Cette journée de vendredi reste agitée au Burkina Faso, mais un coup de théâtre a permis d’apaiser un peu les tensions. Le président Blaise Compaoré, arrivé à la tête du pays en 1987, a finalement accepté de présenter sa démission. Il a quitté la capitale, Ouagadougou, en direction du sud du pays. Sans attendre, le chef d‘état-major, Nabéré Honoré Traoré, a annoncé qu’il allait assurer la transition en se chargeant des pouvoirs exécutifs et législatifs. Au lendemain d’une émeute sanglante à Ouagadougou, les manifestations avaient repris dès ce matin pour forcer le président Compaoré à lâcher le pouvoir. C’est fait, mais l’un des principaux chefs de l’opposition, Bénéwendé Sankara, a dénoncé un coup d’Etat.
La situation est toutefois encore compliquée : – Hier, l’Assemblée nationale a été incendiée et, selon l’opposition, les heurts ont fait plusieurs dizaines de morts et une centaine de blessés. Au sein des rassemblements, la colère n’est pas totalement retombée, on parle de “printemps noir” en référence au printemps arabe. – Les manifestants acceptent difficilement la prise de pouvoir de l’armée, jugeant l’actuel chef d‘état-major comme un “pion” du gouvernement. Ils disent faire plus confiance à Kouamé Lougué, général en retraite et ancien ministre de la Défense, limogé en 2003.
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